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L’audio spatial est-il enfin sur le point de décoller? Jon Gabay

(Source : Unicorn Trainwreck – stock.adobe.com)

 

Notre amour pour le son, que ce soit à travers la musique, le spectacle vivant ou le jeu vidéo, n'a rien de nouveau. C’est ce souci de la qualité qui a guidé le développement des technologies audio depuis les débuts du son stéréo jusqu’au son surround et continue de stimuler celui d’équipements et d’installations home cinéma toujours plus sophistiquées.

Et pourtant, quoi de plus subjectif que le son ? Ce qui est harmonieux pour les uns peut être perçu comme dissonant pour les autres. Certains ne jurent que par la profondeur des basses, tandis que d’autres n’ont d’ouïe que pour la clarté des aigus. Il arrive même qu’un auditeur trouve qu’un morceau sonne parfaitement avec tels paramètres d’égalisation, mais que ce même auditeur ressente le besoin de les réajuster à la prochaine écoute.

L’apparition du son surround n’a pas rendu les choses plus simples, loin de là. Dans notre recherche de la perfection auditive, les systèmes 5.1 ont cédé la place aux systèmes 7.1, puis 9.1, multipliant ainsi le nombre des haut-parleurs aigu, médium et grave. Et c’est quand on pense enfin avoir trouvé l’équilibre et le réglage ultime qu’arrivent de nouvelles technologies révolutionnaires, par exemple le Dolby Atmos ou le DTS, qui offrent au mixage de nouvelles dimensions et de nouveaux paramètres à prendre en compte, comme la hauteur de la pièce.

Parmi toutes ces évolutions, l’audio spatial semble particulièrement prometteuse. Plutôt que d’adopter une approche où l’on recherche un réglage par défaut qui puisse convenir à toutes les situations, l’audio spatial offre une expérience d’écoute personnalisée. La tête de l’auditeur est scannée par imagerie 3D afin de créer un profil audio personnalisé. Cette technologie ne tient pas seulement compte de la distance entre les oreilles et de leur forme, mais aussi de la sensibilité auditive de la personne. Pour ce faire, des microphones intra-auriculaires détectent la sensibilité auditive unique du sujet selon les standards Masimo. Cette sensibilité, qui est le reflet de la façon dont notre ouïe perçoit des fréquences spécifiques, est ensuite associée aux données anatomiques du sujet. Le résultat ? Un flux audio « sur mesure » conçu pour offrir à chaque individu une expérience d’écoute immersive et inégalée.

Une expérience immersive grâce à l’audio spatial

Grâce au suivi des mouvements de la tête (ou head tracking), l’audio spatial devient une expérience réellement immersive. Dès que l’auditeur tourne la tête, l’image sonore autour de lui s’adapte en temps réel pour lui faire entendre différents sons dans différentes directions. L’objectif de l’audio spatial est de procurer une expérience immersive aussi réaliste que dans la vie de tous les jours, mais cette technologie se heurte à un problème : comment fait-elle pour connaître exactement la position de la tête de l’auditeur dans le contexte d’un home cinéma, par exemple ? Le seul moyen est de l’associer à davantage de technologies encore. Par exemple, en utilisant des caméras vidéo pour suivre les mouvements de la tête du spectateur pendant qu’il regarde un film et en déduire ce qu’il entend dans cette position. Une autre solution consisterait à fixer un smartphone à la tête du spectateur à l’aide d’un bandeau et utiliser le gyroscope et l’accéléromètre pour détecter la position de sa tête. Il n’est pas bien difficile d’imaginer des salles de cinéma proposant à leurs spectateurs des casques de réalité virtuelle équipés de dispositifs de suivi des mouvements de la tête et de diffusion d’audio spatial (voir figure 1).

Figure 1: une solution pour le suivi des mouvements de la tête dans les salles de cinéma proposant l’audio spatial consiste à faire porter au public des casques de réalité virtuelle avec gyroscope et accéléromètre intégrés (Source: Marija – stock.adobe.com)

 

Certains fabricants de smartphones intègrent déjà des technologies de traitement de l’audio spatial dans leurs appareils avec l’appui des éditeurs de systèmes d’exploitation. Cette approche peut fonctionner, mais elle ne le fera jamais de manière aussi efficace qu’une technologie qui définit la position exacte de la tête de l’auditeur sur la base de données précises.

C’est d’ailleurs cette dernière méthode qui est actuellement utilisée dans l’univers du gaming pour un suivi précis des mouvements de tête afin de procurer au joueur une expérience plus immersive. Le casque de réalité virtuelle informe le logiciel de la position de la tête de celui qui le porte, de sorte que l’écran affiche l’image correspondant à la direction dans laquelle le porteur du casque regarde. Ces informations ne servent pas seulement à adapter la vidéo, mais donc aussi le son.

Tout cela fait du gaming le domaine à surveiller pour voir évoluer cette technologie. C’est en effet – et de loin – l’application la plus courante de l’audio spatial. De plus, il y a fort à parier que les éditeurs de logiciels de jeu se tourneront rapidement vers cette technologie afin de satisfaire le nombre croissant de joueurs en quête de l’expérience immersive ultime. Enfin, les consoles de jeux disposent de la puissance de traitement et des capacités de mémoire et de stockage nécessaires pour stocker la piste audio ambisonique indispensable à l’audio spatial.

Évolutions possibles

On peut envisager que dans un futur proche, les écouteurs intégreront, outre des microphones, des accéléromètres ainsi qu’un dispositif de communication bidirectionnelle sans fil et ultrarapide, ce qui permettrait d’ouvrir l’accès à l’audio spatial à d’autres marchés que la réalité virtuelle. Ainsi, on pourrait véritablement assister à un concert symphonique tout simplement devant son installation de home cinéma et en fonction de la direction vers laquelle le spectateur tourne la tête, il entendrait alors plus distinctement telle ou telle section de l’orchestre.

Cette technologie pourrait également trouver des applications militaires. Associée à des microphones omnidirectionnels dotés de filtres sophistiqués, elle permettrait aux soldats avançant en terrain hostile (forêt, désert…) de déceler la présence éventuelle d’un ennemi. En effet, les micros devraient pouvoir filtrer des bruits autrement imperceptibles tels que la respiration ou même les battements de cœur de la cible lorsque le soldat tourne la tête dans sa direction.

Conclusion

Grâce à l’audio spatial, la perception sonore est sur le point de devenir une caractéristique aussi individuelle et distinctive que les empreintes digitales. Mais cette évolution technologique reste en butte à plusieurs défis, car si elle promet une hyperpersonnalisation, elle dépend aussi grandement de la précision du suivi des mouvements de la tête, qui en appelle à davantage de technologies sophistiquées. Le gaming reste la principale vitrine de cette technologie, mais elle devrait bientôt s’étendre à d’autres domaines d’applications comme le home cinéma ou même le domaine militaire.

Alors que l’avenir proche devrait voir le développement de casques de réalité virtuelle ou d’écouteurs équipés d’accéléromètres, l’avenir plus lointain semble déjà nous réserver une expérience d’écoute qu’on ne ferait plus qu’entendre, mais qu’on pourrait littéralement ressentir. C’est un nouveau chapitre qui s’ouvre dans le grand livre du progrès technologique ; un chapitre qui nous fera écouter, vivre en immersion et évoluer. Notre recherche de l’expérience audio ultime ne connaît aucune limite, ce qui nous pousse à explorer de nouvelles possibilités.

 



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